"PROUDHON MODELE… COURBET" |
Écrit par Claude KRAIF | |
19-07-2011 | |
Espace Roseau Avignon Off du 8 au 31 juillet 2011 Création Compagnie Bacchus Texte et mise en scène : Jean Pétrement Avec : Alain Leclerc, Jean Pétrement, Adeline Moncaut, Lucien Huvier Le deux personnages ont en commun leur amitié, tous les deux sont révolutionnaires. Courbet par sa peinture et la figuration de sujets interdits par le classicisme. Proudhon par son intellectualisme austère et son anarchisme rigoureux. Il s'oppose à Courbet, critiquant son appétit pour les femmes et la bonne chère. Ils cherchent tous deux à se définir, à préparer leurs actions futures. Le vrai modèle de Courbet, c'est la femme qui pose et qui proteste. Elle va s'interposer avec son ironie et son intelligence de femme libre. Un quatrième personnage va intervenir avec son bon sens de paysan franc-comtois qui va emporter les suffrages du public avec sa truculence. L'ambiance rabelaisienne sert aussi bien aux échanges d'idées qui vont marquer un tournant dans l'histoire de l'art. Au-delà de la bonhomie et de l'enthousiasme on devine la souffrance de ne pas être reconnu par ses pairs et la solitude qui en découle. Les comédiens s’en donnent à cœur joie sur fond de la célèbre toile "l’Atelier" pour célébrer l'amitié, l'amour et la joie de vivre. La mise en scène montre bien la dualité qui oppose Courbet à Proudhon dans la même complémentarité que les personnages de "l'atelier", riches d'un côté, le peuple de l'autre (les intellectuels étant du côté des riches même s'ils prennent faits et causes pour le peuple) et Courbet au centre, peignant. |
"J’ETAIS DANS MA MAISON ET J’ATTENDAIS QUE LA PLUIE VIENNE" |
Écrit par Claude KRAIF | |
19-07-2011 | |
Théâtre Notre Dame : Du 7 au 31 juillet 2011 Mise en scène : Mathilde Boulesteix Avec : Laure Nicolas, Julie Salles, Mathilde Boulesteix, Isaure Lapierre, Messodie Samama D’abord la pièce de Jean-Luc Lagarce, des mots , qui dévalent comme des cailloux au flanc d’un volcan, rythmés, répétitifs, obsessionnels. Des voix suspendues, qui se répondent en écho dans une parole unique divisée à l’infini. Ensuite deux thèmes récurrents , celui de l’attente dans l’espérance d’un futur fantasmé qui s’éloigne au fur et à mesure que le temps passe, et celui de l’arrangement, de l’agencement du quotidien dans la simple exécution des tâches domestiques. Les cinq comédiennes sont unies comme les cinq doigts de la main, inséparables dans l’élan d’une vie interrompue brutalement par le départ du jeune frère. Elles sont cinq, la mère, la grand-mère, et les trois filles, tellement semblables que même l’âge ne les différencie pas. Comme si le retour du jeune frère était la seule condition à leur émancipation individuelle. L’effet est saisissant de les voir, assises, immobiles, tendues l’une vers l’autre dans l’écoute, et chacune à leur tour se levant pour dire ou hurler leur impuissance à trouver l’exutoire à leur désir, trop longtemps refoulé . La mise en scène utilise les deux faces du huis-clos. L’atmosphère paisible d’une maison à la campagne et la violence contenue qui explose sur la scène. Les comédiennes savent passer du détachement feint et de la douceur à la colère brutale exprimant la passion. Le feu couve en permanence dans le cœur de ces jeunes personnes. Un feu qui peut faire peur mais qui rassure aussi parce qu’il est la vie. |
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