Critiques Claude
Kraif le mardi 10 juillet
"AU BORD DE LA ROUTE",
de Patrice Bigel
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Écrit par Claude KRAIF
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08-07-2012
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Fabrik
Théâtre : Avignon du 7 au 28 juillet 2012
CIE LA RUMEUR
Conception, mise en scène,
chorégraphie de Patrice Bigel
Conception sonore : Julie
Martin
Textes : Alison Cosson
Avec : Samih Arib, Mara
Bijeljac, Adrien Casalis, Sophie Chauvet, Anthony Duarte, Yasminn Magid, Anna
Perrin, Pierre Possien, Erwin Sailly
Ils se lancent à corps perdus,
surgissant des starting-blocks comme des diables de leurs boites. Puis ils
s’affaissent comme des pantins, en panne sur les bords, sur tous les bords,
qu’ils soient de la route, de la mer, ou du ciel. Ils se croisent sans se
toucher ou presque. Ils font face comme des combattants dans la solitude,
dans le couple, dans la foule, peu importe. La lutte est primordiale plutôt
que finale. Ils attendent ce qui doit nécessairement advenir, mais
quoi ?
Il y a toute la force de la
jeunesse, le mouvement, la vitesse. Il ya les images vidéos sur des
écrans immenses avec des visages, des regards, des paroles qui racontent. Il
y a la musique, la danse, le geste. Oui, il y a bien quelque chose plutôt que
rien, mais quoi ?
Le théâtre, la danse, la musique
sont à l’œuvre. Les comédiens/danseurs prennent l’espace à témoin. Ils sont
la réalité. L’artiste peut dire la vérité du monde. Chaque nouvelle création
de Patrice Bigel est une avancée, une poussée du réel qui s’aventure.
Oui, il nous emmène bien quelque part, mais où ?
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"WURRE WURRE", de Tom
Roos et Philippe De Maertelaere
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Écrit par Claude KRAIF
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08-07-2012
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LA
LUNA : Avignon du 7 au 29 juillet 2012
Spectacle écrit, mis en scène et
interprété par les Wurre Wurre
Tom Roos et Philippe De
Maertelaere
Oui on rit ? Ce sont des
clowns. C’est normal. C’est absurde donc on rit. C’est fou, on rit encore,
mais il y a quelque chose en plus de rire, une sorte de fraîcheur un peu
enfantine. Un moment d e grâce qui met tout le monde sur le même diapason. En
fait, bien rire ça pourrait suffire mais ce qu’il y a en plus, le moment de
grâce, on le porte en soi un bon moment.
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"HIMMELWEG", de Juan
Mayorga
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Écrit par Claude KRAIF
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08-07-2012
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Caserne des Pompiers du 7 au 26 juillet 2012
(relâche les 13 & 20 juillet)
Mise en scène : Catherine
Toussaint
Avec : Loïc Babant, Stéphanie
Brice, François Cancelli, Théo Cancelli, Jean-Luc Debattice,
Gingolph Gateau, Catherine
Toussaint
Et la participation, en
alternance, des enfants d’ateliers amateurs d’Avignon
Jamais l’expression :
« mise en abyme » n’a pu trouver meilleure illustration. Abîme de
cruauté et d’abomination, abîme de mensonge et de cynisme, abîme
d’intelligence au service du mal. Il s’agit d’une histoire vraie, un fait
historique relatant la mise en scène organisée dans un camp de concentration
concernant les conditions d’internement des juifs. Ainsi, des mises en
scène grandeur nature ont donc été possibles au point de nous faire douter de
notre faculté de discerner la réalité de la pure fiction. Nous assistons
effarés à la mise en place d’une incroyable installation à l’échelle d’une
ville, destinée à tromper le visiteur de la Croix Rouge internationale.
Le plus troublant c’est de voir les moyens de pression psychologique utilisés
pour obtenir l’obéissance des juifs devenus comédiens improvisés. Même les
enfants se prêtent à ce jeu diabolique. Au-delà des faits cette pièce pose
des questions qui donnent le vertige. Qui ne s’est pas prêté, même enfant, a
des complicités qui masquaient la réalité par des fictions plus ou moins
avantageuses pour soi ou pour autrui. Jusqu’où la fin peut justifier les
moyens et nous faire douter de tout ?
Après la présentation du rapport
du visiteur de la Croix Rouge nous assistons aux répétitions. Spectacle
surréaliste où les scènes vont se succéder. Mise en scène doublement réussie,
qui démontre implacablement tout le mécanisme mystificateur. Les comédiens
mènent le bal avec beaucoup de réalisme au point de nous donner l’illusion
que nous sommes des vrais témoins. Paradoxe du comédien, paradoxe du
spectateur, mais ici nous savons que nous sommes au théâtre.
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"INCONNU
A CETTE ADRESSE", D’APRÈS L’ŒUVRE DE KRESSMANN TAYLOR
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Écrit
par Claude KRAIF
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09-07-2012
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Espace Roseau : Avignon du 7 au 28 juillet 2012
Mise en scène Maud
Ferrer et Pierre Sallustrau
Avec : Alain
Tardif, Pierre Sallustrau
Ils sont deux amis qui s’écrivent. L’un
devient cadre du parti hitlérien. Il est en Allemagne. L’autre est établi aux
Etats Unis et fait commerce de tableaux. Il est juif. Les deux
comédiens sont sur la scène et leur proximité abolit la distance. Ils se
parlent. Ce n’est pas l’océan qui les sépare mais le fossé qui se creuse et
qui va transformer leur amitié en haine violente. La force de ce texte tient
dans la présentation de deux logiques. De deux mondes qui ne peuvent plus
cohabiter. L’émotion et le malaise s’installent aussi bien chez les deux
protagonistes que chez les spectateurs. L’inimaginable peut donc exister, se
justifier, se résoudre en actes aussi réelles que la nuit et le jour.
Alain Tardif et
Pierre Sallustrau sont admirables. La vitalité qui les anime est faite de
souffrance et du désir de vivre. Ils sont les représentants de
l’humanité, à la fois unique et interchangeable pour peu que la
situation se retourne et que la victime devienne bourreau à son tour. Ils
sont l’un et l’autre qui peuvent échanger jusqu’au jour ou l’un ou
l’autre disparaît rendant l’échange impossible. Ils sont le questionnement
qui ne doit jamais cesser de nous habiter.
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"NUAGE EN PANTALON (LE)", de Vladimir
Maïakovski
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Écrit par Claude KRAIF
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17-07-2012
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Espace
Roseau : Avignon du 7 au 28 juillet 2012
Mise en scène : Lorène Ehrmann
Avec : Pierre Bluteau, Philippe Cariou,
Lorène Ehrmann, Héloïse Levain, Olivier Ombredane
Tout est force et poésie dans ce spectacle. Les
mots sont ceux de la révolte, une adresse aux hommes, au ciel, à la femme. Le
poète veut tout mettre à bas, aussi bien l’amour, que l’art, ou la
religion. La musique, la danse, le chant, accompagnent le récit avec tout le
charme de la langue russe et toute la sensualité du tango.
La mise en scène est une chorégraphie
rythmée par l’apparition des personnages féminins. Les comédiennes,
vont et viennent au fil du poème et participent à l’imaginaire du poète.
Elles sont fantasmées autant que bien réelles, annonciatrices du nouveau
monde qui ne va pas manquer d’advenir. Le texte de Maïakovski est
Lyrique, fort, et l’interprétation de Philippe Cariou lui donne toute
sa puissance d’évocation.
Tous ces éléments forment un ensemble où chacun
des arts trouve sa juste place. Un ensemble où La poésie sert le théâtre et
où le théâtre sert la poésie.
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"LOUISE MICHEL écrits et cris" par Marie Ruggeri et Christian
Belhomme
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Écrit par Claude KRAIF
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14-07-2012
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Théâtre Essaïon ; Avignon
du 7 au 28 juillet 2012-07-14
Avec : Marie Ruggeri et Christian Belhomme
Marie Ruggeri interprète Louise Michel avec une rare intensité. Sa voix,
son chant, son cri, résonnent depuis les barricades de la commune de Paris.
Elle écrit sa révolte, sa souffrance, son espoir. Les lettres de Louise
Michel témoignent de son combat pour la liberté et pour l’égalité, lutter
contre l’exploitation de l’homme par l’homme mais aussi contre l’exploitation
de la femme par l’homme. Elle témoigne aussi de la
souffrance, de la solitude, du refus de se résigner, ce qui
lui valut de passer treize années de sa vie en prison
La musique accompagne la parole. Le musicien nous raconte l’histoire. Le
dialogue reste ouvert. Par ses applaudissements le public répond. La
foule répond. Ils étaient des milliers pour assister à l’enterrement de
Louise Michel. Le cri traverse les âges, un cri de rage, de révolte, mais
surtout, un cri du cœur.
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"MADE
IN CHINA", DE THIERRY DEBROUX
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Écrit par Claude KRAIF
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14-07-2012
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Présence Pasteur : Avignon
du 7 au 28 juillet 2012 (Relâches les 11 et 23)
Mise en scène : Didier Kerckaert
Avec : Sophie Bourdon, Nicolas Dufour, Gérald Izing,
Marion Laboulais, Philippe Polet
Terrifiant ! Voilà le mot qui me vient à l’esprit. Le
sujet est d’une brûlante actualité. Les délocalisations des entreprises, le
suicide de cadres, la perte d’emploi et autres misères de notre monde
moderne.
Le sujet c’est la compétition et la rivalité. Qui va être
choisi pour partir en Chine ? Ils sont trois pour une seule place. Le
DRH est là pour faire la sélection, dés lors, il se met en place un mécanisme
implacable. Je n’en dis pas plus !
La mise en scène est à la mesure du sujet, hyper efficace,
on retient sa respiration ou on manque d’air. La pression imposée aux
personnages est communicative. On ne veut surtout pas manquer une parole. Ca
va très vite. Les répliques fusent. Des échanges de balles qui pourraient
être aussi bien des balles de tennis que des balles de mitraillettes.
Cette pièce est drôle mais on rit drôlement. L’humour sert
de cache misère. C’est en fait la cruauté, la froideur calculatrice,
tout le chapelet des bassesses humaines qui sont énumérées comme si l’on
voulait en faire un catalogue.
Ce spectacle pourrait passer pour une caricature, la
volonté de l’auteur étant de grossir le trait pour étayer sa démonstration
mais en fait ce n’est pas le cas. La réalité peut être pire...
Terrifiant… !
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Écrit par Claude KRAIF
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13-07-2012
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La Luna : Avignon du 7 au 29
juillet 2012
Mise en scène : Nathalie Juvel
Avec : Adriano Sinivia et Bernard Gabay
Ils sont deux à se disputer l’histoire du comte Dracula dont ils sont les
disciples. Ils sont drôles, fantasques. Ils nous racontent avec le plus grand
comique l’impossible aventure de Dracula au vingt et unième siècle. Le talent
de mime des comédiens va nous entraîner dans un voyage fantastique qui
va de la Transylvanie à l’Angleterre. La rivalité des deux comparses fait
penser à des couples de comiques célèbres comme Laurel et Hardy. L’histoire
de Dracula mêle l’épouvante et la séduction. Nos deux compères vont nous
donner un moyen plus efficace que la gousse d’ail ou l’eau bénite, pour
échapper à la terrible morsure du vampire. Ce moyen, c’est le
rire.
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"SOLDAT FANFARON (LE)" - Une comédie de Plaute
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EXPLICATION DES OISEAUX d’Antonio Lobo Antunes
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Écrit par Claude KRAIF
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23-07-2012
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La Fabrik Théâtre : Avignon du 10 au 28 juillet 2012
Compagnie des ouvriers
Conception : Thierry Alcaraz
Avec : Isabelle Provendier, Sarah Hamour, Thierry Robard, Laurent
Brechet, Florian Le Mezo, Thierry Alcaraz
Théâtre Forain et performance, tels sont les ingrédients de ce spectacle
singulier. Le texte d’Antonio Lobo Antunes est à la fois lyrique et trivial. Il
rassemble des thèmes comme l’enfance, la nostalgie, la séparation, le mépris,
ou encore la détestation. Des thèmes qui relèvent de la plus grande banalité
mais qui prennent ici une force particulière quand les rapports conjugaux
finissent par se résumer dans des échanges aussi lapidaires
que « baise-moi et fout le camp ! ».
Les comédiens jouent Leurs personnages puis regagnent les côtés de la
scène. A leur tour spectateurs, ils font des commentaires. Ils racontent. Ils
conseillent. Ils invectivent. On dirait qu’ils veulent intervenir, prendre
parti, comme s’ils désiraient s’opposer à la fatalité de l'écriture. De
curieux personnages interviennent, des apparitions baroques et anachroniques.
Ils sont la couleur du monde qui s’oppose au gris du ciel et au désordre
des sentiments. La violence, le dégoût, le sexe, quel abîme s’est
creusé ? Quelle explication pourra nous apprendre à voler ?
La mise en scène très réussie de Thierry Alcaraz contient une dimension
fellinienne, associant le burlesque à la tragédie. Les rôles tragiques sont
ridiculisés par l’intervention du clown publicitaire et de l’accessoiriste.
Les lits se font et se défont. La parole explose et se tait. Les hommes et
les femmes vont et viennent traversant la scène comme les oiseaux qui traversent
le ciel.
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HERNANI de Victor Hugo
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Écrit par Claude KRAIF
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25-07-2012
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Caserne Des Pompiers : Festival d’Avignon du 7 au 26 juillet 2012
Mise en scène : Christine Berg
Avec : Loïc Brabant, Vanessa Fonte, Jean-Michel Guérin, Marine
Molard, Antoine Philippot,
Pierre-Benoist Varocler
Piano : Gabriel Philippot
Cette pièce de Victor Hugo, c’est une révolution. L’invention d’un
nouveau théâtre qui bouscule les conventions au point de susciter des
batailles. Ce sont des vers libérés des contraintes pour se lancer à la
conquête du monde nouveau.
Ce qui caractérise la mise en scène de Christine Berg, c’est le feu
d’artifice. Un gai savoir du théâtre quand il peut associer l’esprit et le
cœur. Quand le texte, les costumes, les lumières, les décors, concourent à la
magie et à l’émerveillement. On pense aux tableaux de Velasquez ou de Goya.
Les répliques fusent, tout va vite, le décor magnifique comme un château
doré, se transforme au gré des scènes. Doña Sol, si chèrement disputée
apparaît comme une icône dans un portique d’or.
Les comédiens donnent parfois l’impression de voler tant ils se déplacent
avec agilité. Ils montent, descendent, les âges se confondent en invectives
quand la rivalité et la jalousie se confrontent au pouvoir. Ah ! Divine
beauté, l’amour, le romantisme, ici revendiqués, sont donc encore assez
modernes pour nous toucher au cœur. Les fils disputent les places aux pères,
comme cela est encore avec l’augmentation de la longévité. Les voix s’emportent
dans la fièvre du jeu. C’est la vitalité qui s’exprime. Le piano accompagne
l’action. La musique accentue la dimension intime ou épique. Les acteurs
dépensent une énergie considérable. Porteurs de la flamme hugolienne, quand
ils s’adressent au peuple que nous sommes ; ils brûlent les planches
avec une sorte de fougue, qui fait penser qu’ils sont heureux de jouer.
Claude Kraif
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Filomène et Felix « LES JOURS HEUREUX »
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Écrit par Claude KRAIF
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25-07-2012
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Collège de la Salle : Avignon du 7 au 28 juillet 2012
Cie : Le Voyageur Debout
Mise en scène : Jean-Luc Bosc
Musique : Jean-Christophe Kibler
Avec : Jean-Luc Bosc, Marie-Emilie Nayrand
Filomène et Félix sont sur une scène. On dirait une piste de cirque
entourée d’un ruban lumineux. Le voile de Mariée, c’est la marque du bonheur
pour Filomène. La commémoration du jour heureux par excellence. Avec leur
talent de clowns ils vont évoquer des moments de la vie conjugale. Des
bonheurs simples et d’autres moments plus difficile de la vie de tous les
jours, quand l’âge, l’adversité ou l’adaptation à la modernité, rendent les
choses plus compliquées. Le spectacle est drôle, mais c’est la poésie qui
l’emporte. La tendresse et la gentillesse sont les ingrédients qui permettent
sans aucun doute, la continuité paisible des jours heureux.
Claude Kraif
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CE CORPS QUI PARLE de Yves Marc
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Écrit par Claude KRAIF
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28-07-2012
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Espace Alya : Avignon du 7 au 27 juillet 2012
Théâtre du Mouvement
Interprète : Yves Marc
Yves Marc est un passeur. Dans ce spectacle il nous fait part de son
expérience d’acteur et de ce qu’il a pu observer. Par son métier de comédien
et de mime il doit avoir conscience de tous ses mouvements, ses postures, ses
gestes, de constater combien ce corps est doué d’expression, comme nous le
montre si bien les vedettes du cinéma muet.
Le corps parle à notre insu. Il convient donc d’apprendre à lire ce que
le corps écrit dans l’espace. Que veut dire telle façon de marcher ou
de pencher la tête. Les gestes précèdent et inspirent la pensée. Ils nous
guident de façon inconsciente. Ainsi Yves Marc nous en fait la démonstration.
Il utilise certaines connaissances scientifiques, l’étude du cerveau, les
localisations précises des centres neuronaux qui interagissent chacun dans
leur spécialité.
En fait le corps utilise un langage muet, une expression à la fois
parlante et silencieuse. Ce spectacle est drôle, mais au-delà, il se révèle
utile, voire même indispensable. Nous connaissons sans en avoir conscience le
langage du corps qui est universel, mais ici, nous apprenons à le lire et
aussi à l’écrire.
Claude Kraif
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DOCTEUR GLAS
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Écrit par Claude KRAIF
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29-07-2012
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Espace Roseau : Avignon du 7 au 28 juillet 2012
Mise en scène : Hélène Darche
Avec : John Paval, Sofia Maria Eraimsson
Grandeur d’âme, amour désintéressé, élégance, nous aimons les personnages
de Hjalmar Söderberg, sans les juger, même si leur relation peut les amener
au crime. Le docteur s’éprend de sa patiente ce qui nourrit d’autant plus la
compassion qu’il éprouve à la voir souffrir et le désir ardent de lui porter
secours. Existe-t-il des êtres dont l’ignominie peut justifier de les faire
disparaître ? Existe-t-il des causes qui soulèvent assez notre
indignation, assez nobles qu’il faille accepter de se compromettre au point de
sacrifier sa tranquillité d’honnête bourgeois ? Telle est la question
que se pose le docteur Glass. Cette question l’auteur la pose comme un défi
au mépris de la controverse.
Les deux acteurs jouent avec une telle conviction qu’il est impossible de
mettre en doute la grandeur de leurs sentiments. Nous sommes tout disposés à
militer en leur faveur au mépris de la morale, surtout quand cette morale
autorise le viol sous prétexte de droit conjugal.
Les comédiens nous prennent à témoin en nous racontant et en nous faisant
vivre les temps forts de leur relation. Par l’intensité de leur jeu,
ils revendiquent des droits élémentaires, le droit à l’amour, le droit
de vivre et de disposer librement de son corps.
Claude Kraif
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