lundi 1 août 2011


"CENDRES SUR LES MAINS", de Laurent GaudéConvertir en PDFVersion imprimableSuggérer par mail
Écrit par Claude KRAIF   
31-07-2011
"CENDRES SUR LES MAINS", de Laurent GaudéThéâtre du Centre : Du 8 au 31 juillet 2011
Mise en scène et scénographie :  Anne Rousseau
Avec : Mercedes Chanquia-Aguirre, Catherine Le Goff, Frédéric Tellier
Musique : Christine « Zef » Moreau
Chorégraphie : Mercedes Chanquia-Aguirre
Des masques balinais recouvrent les  visages des deux fossoyeurs. Leur gestuelle est proche de la danse balinaise et de la Commedia dell Arte. Une femme vient sur la scène et s’installe devant un micro. Elle murmure. Elle implore. Elle déplore. La parole de Laurent Gaudé s’élève, avec  force et poésie. La comédienne s’adresse aux morts. Elle prend la forme des corps sans vie dans une danse qui cherche à en restituer la mémoire. Elle évolue sur la scène de la tragédie cherchant à sauver ce qui doit subsister. Par contraste, les deux fossoyeurs à la fois grotesques et misérables, discutent du meilleur moyen de faire leur travail, sans le moindre état d’âme.
Ce spectacle est d’une beauté sombre, envoûtante, parfois drôle. La danseuse est à la fois belle et  tragique. Le langage gestuel donne à l’ensemble une dimension fantomatique. On ne sait pas ce qui est le plus épouvantable de cette fosse commune où sont entassés les cadavres ou de l’indifférence de ces deux travailleurs soucieux seulement de leur condition de travail. Mais le chant de la femme exorcise l’horreur pour sauver ce qu’il faut sauver, l’humanité.
 

"YAACOBI et LEIDENTAL", de Hanokh LevinConvertir en PDFVersion imprimableSuggérer par mail
Écrit par Claude KRAIF   
31-07-2011
"YAACOBI et LEIDENTAL", de Hanokh LevinSalle Roquille : Du 8 au 31 juillet 2011
Mise en scène : Henri  Bonnithon
Musiques : Alain Territo
Avec : Anne-Marie Vidal, David Levadoux, Alain Vidal
Cette pièce est drôle, tragiquement drôle. Deux hommes, une femme, l’amour, la jalousie, l’orgueil, la ruse, tout y est, du masculin au féminin, du désir, à l’angoisse, du bonheur au malheur. On rit beaucoup, intérieurement, un peu gêné. Cette pièce est un miroir à peine déformant dans lequel monsieur et madame tout le monde peuvent se reconnaître.  Grandeur et misère de l’homme quand souvent ne reste que la misère.
La mise en scène accentue volontairement le côté burlesque et vaudevillesque. Les comédiens interprètent avec une justesse teintée d’ironie la dualité des personnages, risibles et graves,  aimables et odieux. Ils ont toute l’énergie et toute la bonne volonté pour améliorer leur condition mais dans ce monde cruel, inutile d’insister, la pierre de Sisyphe re-dégringole toujours. Pourtant il n’y a pas d’autre solution que de toujours recommencer. Il ya un aspect désespérant dans cette histoire mais il reste un espoir pour l’homme. C’est de toujours garder son sens de l’humour.