"CENDRES SUR LES MAINS", de Laurent Gaudé |
Écrit par Claude KRAIF | |
31-07-2011 | |
Théâtre du Centre : Du 8 au 31 juillet 2011 Mise en scène et scénographie : Anne Rousseau Avec : Mercedes Chanquia-Aguirre, Catherine Le Goff, Frédéric Tellier Musique : Christine « Zef » Moreau Chorégraphie : Mercedes Chanquia-Aguirre Des masques balinais recouvrent les visages des deux fossoyeurs. Leur gestuelle est proche de la danse balinaise et de la Commedia dell Arte. Une femme vient sur la scène et s’installe devant un micro. Elle murmure. Elle implore. Elle déplore. La parole de Laurent Gaudé s’élève, avec force et poésie. La comédienne s’adresse aux morts. Elle prend la forme des corps sans vie dans une danse qui cherche à en restituer la mémoire. Elle évolue sur la scène de la tragédie cherchant à sauver ce qui doit subsister. Par contraste, les deux fossoyeurs à la fois grotesques et misérables, discutent du meilleur moyen de faire leur travail, sans le moindre état d’âme. Ce spectacle est d’une beauté sombre, envoûtante, parfois drôle. La danseuse est à la fois belle et tragique. Le langage gestuel donne à l’ensemble une dimension fantomatique. On ne sait pas ce qui est le plus épouvantable de cette fosse commune où sont entassés les cadavres ou de l’indifférence de ces deux travailleurs soucieux seulement de leur condition de travail. Mais le chant de la femme exorcise l’horreur pour sauver ce qu’il faut sauver, l’humanité. |