samedi 30 juillet 2011

"QUE D’ESPOIR !", de Hanokh Levin Editer Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Claude KRAIF   
29-07-2011
"QUE D’ESPOIR !", de Hanokh LevinThéâtre des Halles : Du 7 au 29 juillet 2011
Cie du Jour au Lendemain
Mise en scène : Agnès Régolo
Avec : Catherine Monin, Nicolas Chatenoud, Guigou Chnevier, Nicolas Geny, Fred  Giulani, Kristof Lorion, Guillaume Saurel
Les comédiens sont aussi des musiciens. Ils vont de l’estrade à l’orchestre pour ouvrir un étonnant dialogue. Le lien se tisse entre les notes de musique et les situations. Ils sont drôles. Ils sont absurdes. Ils nous surprennent. C’est bizarre, farfelu. La pensée s’évade dans des contrées hasardeuses qui battent en brèche tous les points de repère.  Le rire nous libère de nos inhibitions. Il faut dire que les personnages sont étranges, impossibles. Ils arrivent avec habileté et malice à maîtriser des situations improbables. Ils sont instrumentaux quand la musique, les cris et les chants se rejoignent dans un oratorio insolite.
La mise en scène a quelque chose d’un peu surréaliste. Les acteurs/musiciens déambulent. Chacun leur tour, ils font leur numéro, prenant possession de la scène, puis l’abandonnant. De temps en temps certains vont s’asseoir.  Ils observent, hésitent, incertains, avant de regagner l’orchestre et de jouer sur des rythmes endiablés comme s’ils avaient trouvé là, un lieu plus apte à libérer leur énergie vitale.  
Voilà, c’est gai. C’est impossible. Ca arrive quand même. On voudrait que ça dure pour nous aider à nous libérer du carcan de notre logique. Que d’espoir !
"COUPS DE FOUDRE", de Michel Deutsch et Frantz Fanon Editer Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Claude KRAIF   
30-07-2011
"COUPS DE FOUDRE", de Michel Deutsch et Frantz FanonBourse du Travail : Du 8 au 30 juillet 2011
Chef de Troupe : Jean Louis Hourdin
Avec : Jean-Louis Hourdin, Sarah Taradach, Anthony Moreau, Frédéric Plazy, Karine Quintana, Cédric Djédjé, Sylvain Hartwick, Priscille Cuche
Le texte de Michel Deutsch est un pamphlet qui met en cause avec ferveur l’impérialisme et le colonialisme. Un théâtre engagé, enragé, qui ne se résout pas à accepter les régressions sociales et la haute main du monde financier obéissant aux lois du marché. Le texte de Frantz Fanon, poète africain intervient à son tour. Il ne veut pas se servir de la couleur de sa peau et de la dette de l’occident vis-à-vis de l’exploitation coloniale et de l’esclavage, pour revendiquer son égalité avec le blanc. Il se veut aujourd’hui aussi blanc que les blancs et sa couleur ne change rien à sa qualité d’homme.
Ces deux textes sont rassemblés. Les acteurs s’adressent au public. Jean-Louis Hourdin prend la parole. Les autres comédiens la reprennent à la manière d’un  chœur antique. D’abord un murmure scandé qui peu à peu se fait plus fort pour devenir chant. La musique de l’accordéon et de la guitare accompagne. Le rythme porte les mots qui s’enflamment, l’oratorio de l’idéal d’un peuple quand il chante la république.
Les spectateurs sont disposés tout autour de la scène. Les voix circulent, derrière, devant, partout. Les acteurs vont et viennent. Ils nous entraînent. Ils partagent. Ce ne sont pas les lendemains qui chantent. C’est aujourd’hui ,  au théâtre !

vendredi 29 juillet 2011

"DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE", d'Etienne de La Boëtie Editer Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Claude KRAIF   
29-07-2011
"DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE", d'Etienne de La BoëtieThéâtre des halles : Du 7 au 29 juillet 2011
Adaptation et mise en scène : Stéphane Verrue
Avec : François Clavier
Cette parole de La Boëtie résonne comme un écho. Le rappel d’une vérité d’hier, d’ aujourd’hui et j’en ai peur, de demain. Entre la liberté et l’aliénation, l’homme choisit l’aliénation et l’obéissance au tyran. Pourtant sa nature « humaine » devrait lui faire préférer la liberté. Cette liberté qui est justement l’élément fondateur et indispensable de son humanité. Quel est donc ce mystère d’un choix à ce point contre nature, de choisir la honte, plutôt que la fierté.  La démonstration est limpide, détaillée, lumineuse, ne laissant rien qui ne soit exploré avec  la plus grande rigueur. De la pensée à l’état pur qui brille comme le diamant tombé du front de Lucifer.
L’interprétation du comédien est à la hauteur du discours. Il vit le texte avec la colère et la pénétration de celui qui découvre l’impensable. Son indignation contient tous les malheurs de l’histoire, de l’incendie de Rome à la Shoa, comment cela est-il possible ? Des livres sont dispersés sur le sol. Il cite, là et là, il cherche les défenseurs de la liberté. Il y en a, oui, mais pas assez. La haute taille du comédien suggère la condition de l’homme libre, et ,s’il s’agenouille pour ramasser les livres, c’est pour mieux se redresser.
Ce spectacle est un bijou d’intelligence et de pédagogie. François Clavier utilise avec bonheur la scène du théâtre comme un porte-voix. Celui  de porter la parole qui veut la liberté, l’égalité et la fraternité.

jeudi 28 juillet 2011

"PROUDHON MODELE… COURBET" Editer Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Claude KRAIF   
19-07-2011
"PROUDHON MODELE… COURBET"Espace Roseau
Avignon Off du 8 au 31 juillet 2011
Création Compagnie Bacchus
Texte et mise en scène : Jean Pétrement
Avec : Alain Leclerc, Jean Pétrement, Adeline Moncaut, Lucien Huvier
Le deux personnages ont en commun leur amitié, tous les deux sont révolutionnaires. Courbet par sa peinture et la figuration de sujets interdits par le classicisme. Proudhon par son intellectualisme austère et son anarchisme rigoureux. Il s'oppose à Courbet, critiquant son appétit pour les femmes et la bonne chère. Ils cherchent tous deux à se définir, à préparer leurs actions futures. Le vrai modèle de Courbet, c'est la femme qui pose et qui proteste. Elle va s'interposer avec son ironie et son intelligence de femme libre. Un quatrième  personnage va intervenir avec son bon sens de paysan franc-comtois qui va emporter les suffrages du public avec sa truculence.
L'ambiance rabelaisienne sert aussi bien aux échanges d'idées qui vont marquer un tournant dans l'histoire de l'art. Au-delà de la bonhomie et de l'enthousiasme on devine la souffrance de ne pas être reconnu par ses pairs et la solitude qui en découle. Les  comédiens s’en donnent à cœur joie sur fond de  la célèbre toile "l’Atelier" pour célébrer l'amitié, l'amour et la joie de vivre. La mise en scène montre bien la dualité qui oppose Courbet à Proudhon dans la même complémentarité que les personnages de  "l'atelier", riches d'un côté, le peuple de l'autre (les intellectuels étant du côté des riches même s'ils prennent faits et causes pour le peuple) et Courbet au centre, peignant.
 
"J’ETAIS DANS MA MAISON ET J’ATTENDAIS QUE LA PLUIE VIENNE" Editer Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Claude KRAIF   
19-07-2011
"J’ETAIS DANS MA MAISON ET J’ATTENDAIS QUE LA PLUIE VIENNE"Théâtre Notre Dame : Du 7 au 31 juillet 2011
Mise en scène : Mathilde Boulesteix
Avec : Laure Nicolas, Julie Salles, Mathilde Boulesteix, Isaure Lapierre, Messodie Samama
D’abord la pièce de Jean-Luc Lagarce, des mots , qui dévalent comme des cailloux au flanc d’un volcan, rythmés, répétitifs, obsessionnels. Des voix  suspendues, qui se répondent en écho dans une parole unique divisée à l’infini. Ensuite deux thèmes récurrents , celui de l’attente dans l’espérance d’un futur fantasmé qui s’éloigne au fur et à mesure que le temps passe, et celui de l’arrangement, de l’agencement du quotidien dans la simple exécution des tâches domestiques.
Les cinq comédiennes sont unies comme les cinq doigts de la main, inséparables dans l’élan d’une vie interrompue brutalement par le départ du jeune frère. Elles sont cinq, la mère,  la grand-mère, et les trois filles, tellement semblables que même l’âge ne les différencie pas. Comme si le retour du jeune frère était la seule condition à leur émancipation individuelle. L’effet est saisissant de les voir, assises,   immobiles, tendues l’une vers l’autre dans l’écoute, et chacune à leur tour se levant pour dire ou hurler leur impuissance à trouver l’exutoire à leur désir, trop longtemps refoulé .
La mise en scène utilise les deux faces du huis-clos. L’atmosphère paisible d’une  maison à la campagne et la violence contenue qui explose sur la scène. Les comédiennes savent passer du détachement feint et de la douceur à la colère brutale exprimant la passion. Le feu couve en permanence dans le cœur de ces jeunes personnes. Un feu qui peut  faire peur mais qui rassure aussi parce qu’il est la vie.
 

mercredi 27 juillet 2011

"4.48 PSYCHOSE", de Sarah Kane Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Jacqueline TISSOT-KRAIF   
27-07-2011
"4.48  PSYCHOSE", de Sarah KaneThéâtre « Caserne des Pompiers » du 7 au 26 juillet  2011
Mise en scène :  Benjamin Duval
Vidéo : Yragaël Gervais
Interprète : Lucie Boscher
Psychose ! Il s’agit du texte de Sarah Kahn publié à titre posthume.
La salle est plongée dans le noir. Le public  est attentif, presque sur le qui-vive. Sur un grand écran des images apparaissent , couleur fleur de pêcher, filmées à fleur  de  peau. Ce sont  des élément du corps parlant, marchant, corps disloqué, corporéité devenue partie externe.
Proche du sol, la comédienne est faiblement éclairée.  Elle dit l’épreuve intérieure, la contrainte imposée par l’enveloppe corporelle,  le dé-rangement de l’être,  avec  ces mots : « dépression » « suicide » « dysphorie » « médicament » ; et d’autres mots lancés sous forme de comptine. Le texte de Sarah Kane est interprété par Lucie Boscher d’une façon qui permet de se distancier. C’est une voix claire et profondément humaine.
Ce spectacle sait nous interroger sur les formes d’aliénation auxquelles nous pouvons être confrontés en agrandissant le champ de notre conscience.
 
"RHINOCEROS", d'Eugène Ionesco Editer Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Claude KRAIF   
27-07-2011
ImageThéâtre de Halles
Avignon off du 8 au 29 juillet 2011
Création Séoul - Spectacle coréen sur titré en français
Mise en scène, scénographie : Alain Timar
Avec : Ky Ha Choi, Chun sung ji, Ha Jun Kim, Ji hyun Lee, So Young Lim,
Du Young Ma, Joon Park, Sun Hee Park, Hye Ran Yeom
Le rhinocéros, animal lourd caparaçonné, dont l’inertie est telle que lancé il est impossible de l’arrêter, sera-t-il l’ultime évolution de l’être humain qui refusera la place à toute individualité ? Voilà la métaphore qui nous est proposée. Nul besoin de corne pour nous reconnaître dans les glaces disposées sur la scène et qui reflètent le public en même temps que les comédiens rassemblés dans leur ressemblance et leur penchant à l’obéissance mimétique. Ils peuvent aussi bien être fascistes, communistes, consuméristes, tout dépend de l’époque. Quand  je dis  Ils, c’est Nous ! qui entonnons le même hymne, et qui applaudissons avec la même ardeur, oubliant tout discernement au profit de la régression béate et fusionnelle d’appartenir à un tout.
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"GAI SAVOIR DE L’ACTEUR - LE THEATRE EN SIX LECONS (LE)", d’après Dario Fo Editer Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Claude KRAIF   
27-07-2011
"GAI SAVOIR DE L’ACTEUR - LE THEATRE EN SIX LECONS (LE)", d’après Dario Fo
L’ADRESSE : Du 8 au 31 juillet 2011
Mise en scène : Katharina Stalder
Avec : Pierre Barayre
Ce spectacle, c’est un peu comme si un magicien vous dévoilait le secret de ses tours de magie. En l’occurrence c’est du théâtre qu’il s’agit et Pierre Barayre est un magnifique magicien/pédagogue. Il est  drôle, inattendu, attaché à la réussite de chacune des promotions de spectateurs/acteurs. Il demande au public une attention soutenue. La démonstration est comique. L’illustration est riche de découvertes. La vision s’élargit. Le théâtre que nous aimons grandit encore dans notre estime quand nous découvrons la richesse de ses traditions et de ses moyens d’expression.
Six leçons qui nous sont données. L’acteur joue, roi ou bouffon, il mime. Il est l’interprète au sens premier. Il traduit le corps et l’esprit. Le théâtre est un jeu. Une loterie du monde où le comédien doit pouvoir être le gagnant, le perdant, le bon, le méchant, le jeune ou le vieux. Pour jouer à ce jeu il faut en connaître les règles. Là sur la scène, avec tout le talent des bons professeurs, Dario Fo et Pierre Barayre nous les apprend.
 
"D’ARTAGNAN HORS LA LOI", de Grégory Bron Editer Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Claude KRAIF   
27-07-2011
"D’ARTAGNAN HORS LA LOI", de Grégory BronESPACE ALYA DU 8 au 31 juillet (Jours pairs, relâche le 30 juillet)
Mise en scène : collective
Avec : Serge Balu, Grégory Bron, Benjamin Dubayle, Vincent Dubos, Jean-Baptiste Guintrand, Philippe Yvancic, Virginie Rodriguez, Charlotte Rondelez
Imaginez d’Artagnan qui s’affronte aux CRS. Il s’exprime en alexandrins et manie la langue française avec la même virtuosité que l’épée. C’est l’histoire des trois mousquetaires qui se déroule sur la scène. Les personnages jonglent d’une époque à l’autre. Ils sont doués d’ubiquité, se dédoublent , se multiplient. Les combats de capes et d’épées sont si réalistes, si bien réglés qu’ils nous rappellent les films de notre enfance de Scaramouche au Capitaine Fracasse. Leur nombre est celui de l’épopée et quatre mousquetaires suffiront bien à régler leur compte à tout ceux qui défendent les intérêts crapuleux des oppresseurs et des conspirateurs, quelle que soit l’époque et quel que soit le lieu.
Nous assistons à un spectacle efficace et plein d’humour. Il y a le souffle de Molière ou de Racine. Les comédiens , escrimeurs, danseurs, nous entraînent  avec élégance dans une farandole acrobatique. Ils se mêlent au public, s’interpellent, font des commentaires. Ils nous invitent à retrouver  ce qui est un de nos biens les plus précieux, le panache.

mardi 26 juillet 2011

"QUATRE à 4", de Michel Garneau Editer Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Claude KRAIF   
25-07-2011
"QUATRE à 4", de Michel GarneauTHEATRE DU PETIT CHIEN : Du 8 au 31 juillet 2011
Mise en scène : Marjorie Nakache
Avec : Nabiha Akkari, Agnès Debord, Nicole Dogué, Marjorie Nakache
Quatre, ce sont les générations, la fille, la mère, la grand-mère et l’arrière grand-mère. Elles descendent l’escalier du temps quatre à 4 pour se retrouver sur le même palier, celui de leurs vingt ans. Il s’instaure un dialogue intergénérationnel comme on dit. Un dialogue de sourds, du fait de toutes les distances spatiales ou temporelles. Le monde change vite, avec ses valeurs, qu’elles soient religieuses ou morales. Pourtant il subsiste quelque chose d’intemporel quand il s’agit du désir et de la vie amoureuse.
Le décor c’est un arbre immense figurant sans doute un arbre généalogique. Les comédiennes se racontent. Dialogues, monologues, les disputes et les reproches rebondissent. Elles sont différentes au point de ne distinguer aucune ressemblance. Elles appartiennent pourtant à la même famille. La complicité qui les rend proches, c’est le vécu de leur condition féminine. Malgré leurs différends, un lien subsiste, comme un secret dont elles sont détentrices, qui permettra à l’arbre d’avoir d’autres branches, et au monde de continuer de changer.
 

dimanche 24 juillet 2011

"BARRICADES", d'Alain Guyard Editer Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail

Écrit par Claude KRAIF   
24-07-2011
"BARRICADES", d'Alain GuyardTHEATRE DE L’ESPERLUETTE : Du 8 au 31 juillet 2011
Mise en scène : François Bourcier
Avec : Jean-Hugues Courtassol, Jean-Matthieu Hulin, Matthieu Hornuss, Lucie Jousse, Claire Chauchat,
Nicolas Beauhaire, et Sabrina Maille
Barricade, un mot intemporel, s’agit-il de 1848, de mai 68, de révolution, qu’elle soit sexuelle, bourgeoise ou prolétaire. S’agit-il de faire barrage, mot qui rime avec rage, aux injustices, aux dictatures quand l’indignation gagne le peuple. Quand les insurgés luttent contre certains pouvoirs et certaines dominations. Toutes ces questions sont jetées là, en vrac sur le plateau, avec l’énergie de la jeunesse par de jeunes comédiens,  bien décidés à ne pas s’en laisser conter. Ils protestent. Ils sont enthousiastes. Ils s’ adressent à tous les décideurs. A tous ceux  qui  voudraient les faire rentrer de force dans le moule de la société.
La mise en scène tient compte de ce foisonnement  d’ordre et de désordre, d’agencement et de destruction quand les repères sont mis en cause et qu’il faut ré-enchanter le monde. La  vitalité des comédiens est contagieuse, entraînante. Pour eux, nous prenons fait et cause, heureux de voir leur révolte.  Bien sûr elle sera stoppée mais son élan continuera au-delà des générations. Il y a encore de l’avenir pour les constructeurs de barricades.
 
"M’ENVOLER" Editer Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail

Écrit par Claude KRAIF   
24-07-2011
"M’ENVOLER"COLLEGE DE LA SALLE : du 8 au 31 juillet 2011
Mise en scène : Jean-Luc Bosc
Avec  : Sandrine Gelin, Sabine Messina
Sur la scène deux clowns sont séparés du public par une frontière.  C’est une ligne tracée, celle qui sépare le monde des enfants et le monde des grands . Franchir cette ligne c’est s’aventurer dans un monde à la fois fascinant et terrifiant. Dés lors la question se pose, on pourrait dire toutes les questions se posent. C’est justement ce qui caractérise l’enfant quand il regarde le grand. Il s’étonne. Il demande pourquoi ? Tout ce qui se passe dans le monde des adultes interroge et les réponses qui sont données ne sont pas toujours bien satisfaisantes.
Ainsi l’art merveilleux des clowns va servir pour interpréter l’aventure. C’est le passage périlleux de l’enfant, encore bercé par l’imaginaire merveilleux des contes, dans l’étroit chenal que l’on appelle adolescence, vers un monde apparemment  riche  mais ô combien compliqué, celui des grands.
Rien n’est plus difficile que d’aborder les questions essentielles et de le faire avec humour, talent et gentillesse. C’est pourtant ce qui se passe là, d’ailleurs petits et grands ne s’y trompent pas. Ils se reconnaissent et fraternisent. La frontière des âges est assez perméable finalement, pour ceux qui ont leur billet de retour vers l’enfance.