jeudi 21 juillet 2011

"MOCHE (LE)", de Marius von Mayenburg Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Claude KRAIF
20-07-2011
"MOCHE (LE)", de Marius von MayenburgPrésence Pasteur : Du 9 au 27 juillet 2011 (relâches les 13 et 20 juillet)
Mise en scène : Nora Granovsky
Avec : Bruno Buffoli, Christophe Carassou, Sarah Lecarpentier, Maxence Vandevelde
Voilà une pièce qui arrive bien à propos quand la chirurgie esthétique connaît un tel succès. Il est vrai que l’image fait vendre même si un jour nous devons tous nous ressembler comme des clones de la société de consommation.
Il s’agit bien d’un paradoxe d’être reconnu parce que différent et moche ou d’être reconnu parce que le même que l’autre, d’une beauté commune et formatée, qu’elle soit physique ou spirituelle. Les quatre comédiens jouent les sept rôles dans des scènes courtes permettant les métamorphoses. Ils sont interchangeables quand il s’agit de changer de visages ou d’habits . L’effet est à la fois comique et inquiétant quand il devient difficile de savoir qui est qui.
Cette pièce a un côté grand guignol avec son chirurgien armé de pinces et de marteau. Par le biais du comique des situations elle aborde avec la plus grande légèreté toute sorte de sujets comme l’adultère, le narcissisme, le pouvoir ou la réussite sociale. Bien sûr c’est drôle quand la mise en scène demande aux comédiens de grossir le trait au point de rendre les personnages caricaturaux, mais n’est-ce pas la meilleure manière de souligner la réalité d’un problème grave qui met en jeu les fondements mêmes de ce qui nous constitue ?
"MAMAN ET MOI ET LES HOMMES", de Arne Lygre Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Claude KRAIF
20-07-2011
"MAMAN ET MOI ET LES HOMMES", de Arne LygreCaserne des Pompiers : Du 7 au 26 juillet 2011 (relâches les 14 et 21 juillet)
Mise en scène : Jean-Philippe Vidal
Avec : Hélène Babu, Constance Larrieu, Adrien Michaux
Scénographie : Christian Boulicaut
Vidéos : Dominique Brunet
Les trois comédiens sont sur scène. Ils nous racontent. Ils sont à la fois témoins, parlant d’eux à la troisième personne et acteurs de leur propre vie. Ils incarnent trois générations allant des années quarante jusqu’à l’an 2000, année de tous les commencements. En fait, rien ne commence mais tout recommence, dans la transmission et l’héritage des mêmes problématiques, les hommes qui font souffrir les femmes et des mères qui font souffrir les filles avec la violence et la frustration en lieu et place de l’amour. Ils ont comme point commun d’être absents d’eux-mêmes , de ne pas pouvoir contrôler la réalité et d’être à jamais victimes d’une névrose collective à l’échelle planétaire.
L’écriture d’Arne Lygre témoigne en même temps qu’elle interroge. Elle questionne et nous devons répondre dans le sens d’une responsabilité. La mise en scène elle aussi témoigne, par la projection d’images oniriques où les visages se cherchent et se confondent, par le jeu des comédiens plein de vitalité et de justesse, par l’humour très noir qui rend compte, mieux que toute théorie psychanalytique.
Le constat est pertinent par son illustration, sa crudité et sa cruauté, pourtant il se passe un phénomène étrange. Je ne sors pas de ce spectacle complètement déprimé. Je me sens habité d’un désir fort. Moi aussi j’ai envie de recommencer !

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