"BATS L’ENFANCE", d’Adeline Picault |
Écrit par Claude KRAIF | |
21-07-2011 | |
Théâtre du Balcon : Du 7 au 30 juillet 2011 Mise en scène : Serge Barbuscia Avec : Emmanuelle Brunschwig, Pauline Jambet Contrebasse : Eugenio Romano La mère depuis toujours refuse que sa fille ait une place dans sa vie . Elle se sent encombrée de cette fille qu’elle aime mais qu’elle n’a pas voulue. Le père est parti et elles se retrouvent seules toutes les deux, comme les deux faces d’une même pièce dévalorisée. La mère est en colère et elle frappe sa fille. Elle en fait son souffre-douleur en miroir de sa propre souffrance. Bien sûr, la fille a besoin de prendre le large, le grand large. C’est un duel entre deux êtres qui s’aiment d’un amour trop contraignant qui les emprisonne. On s’indigne contre la maltraitance vis-à-vis d’un enfant. On s’indigne aussi d’autres maltraitances dont la mère est victime comme le père qui s’en va, la vie professionnelle trop exigeante, et la vieillesse en embuscade. Les deux comédiennes s’observent. Elles se regardent avec l’intensité des combattants de Sumo attendant l’empoignade. Les yeux brillent. Leur étreinte d’amour est une étreinte de guerre. L’une ou l’autre doit céder, la place, le terrain, la vie. Tout dans la mise en scène insiste sur cette opposition, la contradiction de vouloir toute la place et, en même temps, ne pas être seule, d’être attachée et d’être libre. Elles sont à chaque extrémité d’un plan incliné, une pente libératrice peut-être, dans l’abandon à la pesanteur. Le fameux lâcher prise qui permet de n’avoir ni vainqueur, ni vaincu. |
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