dimanche 17 juillet 2011

"PITIE DANGEREUSE (LA)", d’après le roman de Stefan Zweig Editer Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Claude KRAIF   
08-07-2011
3La pitié dangereuse", d'après Stefan ZweigThéâtre de l’Oulle  Avignon : Du 8 au 31 juillet 2011 à 13h55
Adaptation : Elodie Menant
Mise en scène : Stéphane Olivié-Bisson
Avec : Arnaud Denissel, Elodie Menant, David Salles, Gilles Janeyrand, Salima Glamine
Stefan Zweig dans ce premier roman montre déjà toute sa lucidité quand il s’agit de dépeindre le trouble et la complexité des sentiments humains. Sur la scène les tableaux se succèdent . Les personnages semblent figés dans une situation où la paralysie de l’héroïne inhibe toute possibilité d’avenir. Ils sont  comme empêchés,  tétanisés,  en proie à toute une palette de sentiments qui va de la pitié, à l’amour, à la honte, au mensonge, à l’espoir et au désespoir. Une sorte de musée Grévin émotionnel. Ainsi le cœur est lourd de cette impuissance qui pèse autant par le poids du corps que de celui de la culpabilité.
Ce poids, cette paralysie, a quelque chose de prophétique, aussi insoutenable que la fameuse légèreté de l’être dont nous parle Kundera. Cette légèreté, cette lourdeur, cette hirondelle qui fait plutôt l’hiver, transparaît dans la mise en scène  quand les cris succèdent aux silences et aux murmures. 
La scène est dans une sorte de pénombre, la lumière brille surtout par les reflets d’or de l’uniforme et l’épée du soldat., les comédiens contiennent la violence de leurs sentiments, la laissant exploser, se ressaisissant, refusant de céder. Ils sont comme des digues  ultimes qui s’opposent au pathos du monde. Ils doivent tenir et laisser l’hirondelle s’envoler vers d’autres saisons.
Claude Kraif

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