lundi 4 juillet 2011

"HAMLET", de Shakespeare Editer Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Claude KRAIF   
03-07-2011
ImageChâteau de Grignan
Du 1er juillet au 20 août 2011
Mise en scène : Jean-Luc  Revol
Avec : Philippe Torreton, Catherine Salviat, Anne Bouvier, Georges Claisse, Jean-Marie  Cornille, Cyrille Thouvenin, Yan Burlot, José-Antonio Pereira, Christophe Garcia, Vincent Talon, Franck Jazédé, Antoine Cholet, Romain Poli, Jean-Luc Revol.
Difficile de parler de ce spectacle sans user de tous les superlatifs, magnifique château de Grignan avec sa superbe façade Renaissance toute rénovée, ciel de Provence étincelant…atmosphère fantastique quand la voix du spectre (empruntée curieusement à Dark Vador), surgit du néant et  en appelle à la vengeance.
Il est vrai que ce château a quelque chose d’un vaisseau spatial, entre ciel et terre. Madame de Sévigné pourrait bien jouer un rôle dans la guerre des étoiles en entretenant de la correspondance avec les extras terrestres. Heureusement un mistral un peu froid vient nous sortir du rêve pour nous ramener à la réalité. Cette réalité c’est Hamlet, précipité dans l’enfer de ce qu’il est convenu d’appeler l’humanité, crime, corruption, vengeance. Hamlet, un homme  du vingt et unième siècle, on oublie les magnifiques uniformes qui ne peuvent plus masquer la nudité du roi, on oublie les apparats de la cour et des mariages pour ne plus voir que la bassesse et la cupidité qui engendrent  le crime. Hamlet en proie aux affres de la vengeance et qui ne peut rien faire d’autre que de feindre la folie révélant par la même une folie non feinte, celle du monde.
Philippe Torreton donne à son personnage une étonnante modernité. Il s’agit bien d’un homme du vingt et unième siècle avec la même humanité qui l’entoure et la folie qui court toujours. Il manie l’humour et la dérision comme ultimes moyens de défense. Il donne à son interprétation une dimension physique de force et de vérité comme si le corps pouvait sauver l’esprit, une présence vraie qui porte témoignage avec sincérité.
La mise en scène et la scénographie utilisent pleinement l’immense plateau de la cour de château donnant à l’ensemble une dimension cinématographique. Les costumes d’inspiration militaire avec leurs  capes noires, donnent aux acteurs une majesté sombre. Les scènes sont entrecoupées d’épisodes comiques comme des moments de  respirations. Il y a dans le jeu des comédiens quelque chose des saltimbanques que l’on peut imaginer à l’époque de Shakespeare. Dès lors, La gravité et la profondeur du propos n’empêchent pas le théâtre d’être une fête heureuse sous le ciel de Provence.

Claude Kraif

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