"Ça a débuté comme ça", d’après Voyage au bout de la nuit de L.F Céline |
Écrit par Claude KRAIF | |
22-07-2011 | |
Péniche Didascalie : Du 8 au 31 juillet 2011 Mise en scène : Chloé Desfachelle Avec : Antoine Bersoux C’est la vertu du théâtre et le talent du comédien de pouvoir faire vivre des personnages par mimétisme et imitation. Pourtant l’interprétation de Antoine Bersoux est si vraie que c’est Louis-Ferdinand Céline que nous voyons sur scène interpréter le personnage de Bardamu. Il y a, bien sûr, la langue aussi châtiée que populaire, extraordinaire dans l’invention, foisonnante d’images, mais surtout il y a le style. Antoine Bersoux dans sa gestuelle, ses mimiques, sa façon de s’adresser aux spectateurs, a le style. Nous voyons Céline réincarné, rugissant, protestant, à la fois tragique et drôle Il se joint sans hésiter aux indignés de notre époque. Au-delà de toute polémique l’homme est là qui dit vrai. Il dénonce, on fraternise, les évènements se télescopent. La guerre de quatorze est bien la même que toutes les guerres d’hier et de demain. Il met en pièce les faux semblant et la médiocrité de ceux qui pourtant occupent les premières places. En un mot, il s’insurge. Il revendique la lâcheté plutôt que la soi-disant bravoure qui ensanglante le monde. Le choix des textes tirés du « Voyage au bout de la nuit » résume assez bien l’œuvre littéraire et donne envie de lire ou de relire les romans. Mais là je le répète c’est d’un Louis-Ferdinand plus vrai que vrai sur la scène avec de la boue à ses pieds et des balles qui sifflent tout autour de lui. De temps en temps il met en route le gramophone qui chante la vie et l’espoir. |
"LUNE SOUFFLE (LA)" |
Écrit par Claude KRAIF | |
22-07-2011 | |
Salle Roquille : Du 8 au 31 juillet 2011 Danse, théâtre, poésie De et avec : Sun Li Tsuei Une forme blanche sort doucement du noir profond. Fantomatique, elle se lève doucement comme un brouillard. La sensation d’un rêve, un mirage, non c’est une réalité qui s’élève sous la lune montante. Souffle sans doute quant il s’agit des arts martiaux traditionnels tel le Kung-fu (travail avec le temps) mais plus encore, création des premières formes, harmonie des contraires, respiration entre terre et ciel, rencontre amoureuse du haut et du bas, du blanc et du noir. La danseuse Sun Li Tsuei marie la gestuelle orientale et l’expression théâtrale apprise auprès de Jacques Lecoq ou de Marcel Marceau. La Calligraphie, la musique, le costume sont autant d’éléments qui servent le spectacle. Les gestes émergent avec une extrême lenteur, aussi lent que la lune quand elle sort des nuages pour éclairer la nuit, aussi précis que le langage dans son alphabet primordial, aussi surprenant que la découverte d’un nouveau mystère. Le spectateur est emporté, entre veille et sommeil, dans le vent lumineux respiré par la terre, rythmé simplement par le gong, le tambour chinois, et le souffle lunaire. |
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