"DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE", d'Etienne de La Boëtie |
Écrit par Claude KRAIF | |
29-07-2011 | |
Théâtre des halles : Du 7 au 29 juillet 2011 Adaptation et mise en scène : Stéphane Verrue Avec : François Clavier Cette parole de La Boëtie résonne comme un écho. Le rappel d’une vérité d’hier, d’ aujourd’hui et j’en ai peur, de demain. Entre la liberté et l’aliénation, l’homme choisit l’aliénation et l’obéissance au tyran. Pourtant sa nature « humaine » devrait lui faire préférer la liberté. Cette liberté qui est justement l’élément fondateur et indispensable de son humanité. Quel est donc ce mystère d’un choix à ce point contre nature, de choisir la honte, plutôt que la fierté. La démonstration est limpide, détaillée, lumineuse, ne laissant rien qui ne soit exploré avec la plus grande rigueur. De la pensée à l’état pur qui brille comme le diamant tombé du front de Lucifer. L’interprétation du comédien est à la hauteur du discours. Il vit le texte avec la colère et la pénétration de celui qui découvre l’impensable. Son indignation contient tous les malheurs de l’histoire, de l’incendie de Rome à la Shoa, comment cela est-il possible ? Des livres sont dispersés sur le sol. Il cite, là et là, il cherche les défenseurs de la liberté. Il y en a, oui, mais pas assez. La haute taille du comédien suggère la condition de l’homme libre, et ,s’il s’agenouille pour ramasser les livres, c’est pour mieux se redresser. Ce spectacle est un bijou d’intelligence et de pédagogie. François Clavier utilise avec bonheur la scène du théâtre comme un porte-voix. Celui de porter la parole qui veut la liberté, l’égalité et la fraternité. |
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